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« Elles Investissent » : Rencontre avec Patricia Kaveh- Directrice du développement -IVO Capital

5 décembre 2024 par
« Elles Investissent » : Rencontre avec Patricia Kaveh- Directrice du développement -IVO Capital
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1) La finance est un milieu particulièrement masculin, qu’est-ce qui vous a amené à choisir cette voie ?

Je ne me destinais pas forcément à la finance au départ. Mon ambition initiale était de devenir consultante, mais l’année 2001 a bouleversé mes plans, et j’ai dû explorer d’autres horizons pour mes stages. C’est finalement dans la finance, plus précisément la gestion d’actifs, que j’ai trouvé ma voie. Ce n’était pas un choix planifié, mais parfois, le hasard fait bien les choses. En y repensant, mon éducation a joué un rôle clé dans cette capacité d’adaptation. J’ai grandi dans un environnement familial où l’égalité entre hommes et femmes était une évidence. Ma mère, qui a un doctorat dans un domaine scientifique, a toujours travaillé, et déjà ma grand-mère, née en 1913 a mené une carrière remarquable : elles ont toujours été des modèles de détermination. Mon père, lui, nous a encouragés à ne jamais nous limiter, peu importe notre genre avec une éducation égalitaire entre frère et sœur.

Le fait que la finance soit un secteur majoritairement masculin ne m’a jamais réellement freinée. Certes, c’est une réalité à laquelle il faut s’adapter, mais en France, et surtout dans la gestion d’actifs, je trouve qu’il y a de plus en plus de mixité, et plus qu’on pourrait le croire, surtout comparé à d’autres métiers financiers ou à ce que l’on peut observer à l’étranger. Cette diversité, bien qu’encore imparfaite, fait une différence dans notre quotidien professionnel.

2) A celles qui pensent que la finance est opaque et complexe que voulez-vous leur dire ?

Je comprends tout à fait ce sentiment, car il m’est arrivé de le ressentir moi-même à certains moments au début de ma carrière. Mais avec un peu de patience et d’effort, on réalise que la finance est avant tout un outil, un langage à décrypter. Ce que je conseille toujours, c’est de ne pas se laisser impressionner par le jargon ou les concepts qui peuvent paraître complexes. Il suffit souvent de faire un pas à la fois, avec bon sens et pragmatisme. La finance peut vraiment devenir un levier puissant pour comprendre le monde, mais aussi pour mieux gérer ses propres ressources. Quand on commence à comprendre ses rouages, on réalise à quel point la finance peut être un formidable levier d’action pour atteindre ses objectifs, qu’ils soient personnels ou professionnels.

3) Au sein d’Ivo Capital Partners, quelles sont vos convictions sur les opportunités d’investissement ?

Chez IVO Capital Partners, nous croyons fermement aux opportunités offertes par les marchés émergents et notamment dans l’univers obligataire. Ces

régions du monde sont en pleine transformation, avec des entreprises dynamiques qui présentent un potentiel de croissance souvent sous-estimé. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est la diversité des secteurs et des économies, ce qui permet de diversifier les investissements tout en cherchant des rendements attractifs.

L’une de nos convictions majeures repose sur la stratégie de portage, ou carry trade, qui consiste à capter des rendements réguliers via les coupons offerts par des obligations bien sélectionnées. Cette approche permet non seulement de générer un revenu stable dans le temps, mais aussi de tirer parti des écarts de taux d’intérêt entre les marchés émergents et les économies plus développées. En adoptant une vision à long terme, nous sommes capables de capitaliser sur ces différences de rendement, tout en gérant prudemment les risques liés à ces marchés.

Chez IVO, nous pensons qu’il est essentiel d’allier prudence et réactivité pour saisir les meilleures opportunités, tout en restant fidèles à notre stratégie d’investissement, qui privilégie la qualité et le potentiel de croissance durable. La stratégie de portage joue un rôle central dans notre capacité à offrir des performances robustes à nos investisseurs.

4) Côté finances personnelles, quel est votre kit que vous avez mis en place pour vous que vous recommanderiez à votre meilleure amie ?

Je dois avouer que je suis particulièrement sensible à l’épargne retraite, et cela vient en grande partie de mon histoire familiale. Ma grand-mère a vécu jusqu’à 105 ans, sa sœur jusqu’à 103, et une autre grande tante jusqu’à 98 ans. Autant dire que, dans ma famille, la retraite peut représenter une période très longue de la vie, parfois jusqu’à un tiers de celle-ci, et en pleine forme ! C’est en pensant à cela que j’ai commencé à épargner tôt, convaincue qu’il est essentiel de bien préparer cette étape de vie.

Je suis aussi une adepte de cette règle simple : si vous arrivez à mettre 20 % de vos revenus de côté chaque année, incluant les remboursements de prêt immobilier, vous aurez un an de salaire d’épargné tous les cinq ans. C’est une discipline que je trouve rassurante et qui permet de se constituer une bonne épargne.

Je structure mon épargne en quatre poches bien distinctes.

La première, c’est mon épargne retraite, à laquelle je fais très attention pour anticiper une longue période de vie active, après ma retraite – j’ai un PER.

Ensuite, j’ai une épargne de sécurité placée en assurance-vie, que je ne touche jamais. J’ai aussi une poche dédiée à mes projets à travers divers livrets, que ce soit pour des voyages ou des achats comme un appartement.

Enfin, j’ai une épargne de court terme, toujours à portée de main, pour faire face aux imprévus du quotidien – par exemple, une machine à laver en panne ou une dépense imprévue. Je boursicote peu car travaillant dans le domaine, j’ai moins envie le weekend ou en vacances de recommencer pour moi, donc je privilégie des fonds pour épargne avec une approche moyen long terme. La seule exception, un petit portefeuille de crypto mais parce que je m’intéresse au sujet !

Enfin, un dernier point qui me tient à cœur : j’ai acheté mon premier appartement assez jeune, même si cela signifiait vivre dans plus petit. J’ai toujours vu le loyer comme une forme de gaspillage, et investir dans l’immobilier a été une de mes priorités dès que cela a été possible.


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